Que ce soit dans les Simpsons ou dans Stranger Things, vous avez probablement déjà entendu parler de la flottaison en isolation sensorielle. Mais vous avez peut-être des idées préconçues sur le sujet. Dans le 2e arrondissement de Lyon, près de la place Carnot, il est possible de réserver une séance de flottaison chez Meiso. L’objectif ? Se relaxer.
Flotter une heure dans le noir et en silence, dans une eau et un air à température du corps. C’est la promesse de la flottaison en isolation sensorielle. « Ainsi, la personne est complètement coupée de ses sens, ce qui permet au cerveau de ralentir. Il atteint alors des ondes qui lui concèdent le lâcher prise. En fait, le sel qu’on a dans les bassins détend tous les muscles du corps et apaise également le système nerveux. Donc ça permet vraiment à un relâchement du corps et du mental », explique Bérengère Coissieu, maître-flotteuse de l’Oasis Meiso.
On a testé l’expérience pour vous et c’est réellement apaisant. On sort de l’heure de flottaison reposé, relaxé et complètement détendu. Parfait pour s’endormir directement en rentrant chez vous.
Meiso n’est pas uniquement un centre de flottaison, mais un centre entièrement dédié au bien-être. Des espaces de détente et de co-working sont à la disposition des clients. « L’idée, c’est que les flotteurs profitent de tout l’espace, autant de temps qu’ils le souhaitent et qu’ils prennent le temps nécessaire pour repartir », précise Bérengère Coissieu.
Massage, hypnose et soins
Le Dojo est une pièce maîtresse de l’établissement. Destinée à laisser place à la créativité des flotteurs, on y trouve de quoi écrire, dessiner, jouer de la musique, lire ou encore s’auto-masser. « Le Dojo est une sorte de sas de décompression entre l’apaisement procuré par la flottaison et le retour vers l’extérieur », indique Bérengère.
Une salle de soins est également installée dans le centre. Les clients peuvent bénéficier de massages, de séances d’hypnose et de soins rebozo (soin d’après-grossesse, ndlr). Ces derniers sont réalisés à l’aide de tissus. Les soins se font en complément des flottaisons mais peuvent aussi être faits à part.


La flottaison en isolation sensorielle présente de nombreux bienfaits. La clientèle qui fréquente l’établissement est en quête de certains bienfaits. « Au niveau du corps, pour les personnes qui ont des troubles du sommeil, des maladies inflammatoires ou des douleurs articulaires », explique Bérengère. Il y a aussi les curieux, qui ont envie de tester une nouvelle expérience insolite, sourit-elle. Ils sont attirés par l’envie de toucher ces états méditatifs et un peu hypnotiques, puisqu’on arrive sur des ondes entre l’éveil et le sommeil. La flottaison fait perdre la notion du temps. »
Une activité née dans les années 50
La flottaison en isolation sensorielle a été pensée par John Cunningham Lilly, dans les années 50. Ce neuropsychiatre américain avait l’habitude de faire des expériences sur ses patients pour étudier leurs réactions neurologiques.
« Il a eu envie d’annihiler le milieu extérieur qui influençait ses patients, pour pouvoir les comparer de manière égale. Il s’est rendu compte que le cerveau réagissait bien au noir complet et au silence, et c’est ainsi que s’est démocratisée la flottaison en isolation sensorielle », relate Bérengère.
Des centres ont fleuri aux États-Unis jusque dans les années 80, où le Sida a mis un frein au développement de l’activité. L’opinion publique pensait alors que la maladie pouvait proliférer dans les bassins. Or, la salinité de l’eau est tellement élevée : 1 200 litres d’eau pour 900 kilos de sel. Aucune bactérie ne peut se développer.
Toutes les surfaces des capsules sont désinfectées entre chaque flottaison. Une fois par semaine, les cabines sont nettoyées de fond en comble. La densité de l’eau est aussi vérifiée. Entre chaque session, l’eau est filtrée trois fois avec une filtreuse 30 fois plus petite que celles des piscines municipales. Elle est aussi traitée par le biais d’un rayon laser, présent pour éliminer les bactéries qui seraient restées.
Le bien-être au cœur de la démarche
Le centre Meiso Lyon est ouvert depuis 4 ans, du lundi au dimanche de 9 h à 23 h. La demande augmente, si bien que l’entreprise qui était implantée à Lyon et Paris, a ouvert un deuxième centre dans la capitale en septembre. « Il y a de plus en plus de personnes qui prennent goût à flotter tous les mois pour prendre soin d’eux et qui prennent un abonnement au centre », explique Bérengère.
Ce que viennent chercher les clients, c’est le repos et le calme. Ils souhaitent prendre « un temps off, où ils sont vraiment seuls sans que quelque chose vienne les stimuler. Beaucoup de clients viennent après leur journée de travail pour décompresser », raconte Bérengère. L’activité attire une clientèle hétéroclite : hommes comme femmes, de 15 à 85 ans.
« Après une séance je me sens apaisé, aligné et relaxé. Je suis en paix. »
Laurent, adepte de la méditation
Laurent est un habitué de Meiso. Il fréquente l’Oasis depuis son ouverture. Déjà adepte de la méditation, il a pris un abonnement afin de venir tous les mois. Curieux d’approfondir ses expériences méditatives, il déclare : « C’est le taï-chi qui m’a amené ici. Après une séance, je me sens apaisé, aligné et relaxé. Je suis en paix. »
Pour Mathilde, c’était l’initiation à la flottaison sensorielle. Elle avait reçu une séance en cadeau et s’est confiée à la fin de sa séance, en se frottant les yeux et en bâillant. « Je suis éducatrice spécialisée, ce qui implique de vivre des émotions fortes au quotidien. En plus, je suis assez stressée. Actuellement, je me sens apaisée et détendue. Cela représente un coût mais j’ai bien envie de renouveler l’expérience de temps en temps à l’avenir. »
Reportage réalisé par Julie Taisse et Carla Casadei