Pierre-Thomas Rambaud, Édouard Herriot, Amédée Bonnet… qu’ont-ils en commun ? Ils sont tous enterrés au même endroit : au cimetière de Loyasse.
Le « Père-Lachaise » lyonnais regroupe bon nombre de personnalités de la capitale des Gaules, et cela depuis 1807. Avec plus de 13 000 sépultures, plus de 200 chapelles et monuments répartis sur 12 hectares, le cimetière de Loyasse est le plus ancien cimetière encore en activité.
1805. Les cimetières de la ville de Lyon sont saturés. Lyon signe un traité pour la création d’un nouveau cimetière à Montchat. Celui des Quatre Vents à Saint-Just commence à manquer de places, ce qui pousse la municipalité à acquérir un terrain à Loyasse.
Le 21 juillet 1806, le conseil municipal officialise les projets de Montchat, Loyasse et Croix-Rousse. Mais pour le cardinal Fesch, les cimetières de Montchat et de la Croix-Rousse sont trop éloignés de la population. Lyon décide de les abandonner et officialise le cimetière de Loyasse, avec l’architecte lyonnais Joseph Jean-Pascal Gay.
Ce projet de 3,6 hectares accueille, en septembre 1808, la première tombe, et 269 défunts la même année. Le cimetière de Loyasse est d’ailleurs connu pour être le premier cimetière moderne de Lyon.
Un cimetière de « riches »
Le cimetière de Loyasse est considéré comme un cimetière de « riches ». Faute de finances suffisantes, seuls 1 500 Lyonnais y sont enterrés en 1830, sur les 5 000 décédés. En cause, le prix de l’emplacement : 34 francs pour cinq ans. On y retrouve d’ailleurs de grands noms, des personnalités incontournables comme les maires Pierre-Thomas Rambaud et Édouard Herriot, mais aussi des artistes comme Adolph Appian et Antoine Duclaux.




L’architecture au cœur d’un cimetière
Le cimetière de Loyasse est le plus ancien cimetière encore en activité. Il est aussi l’un des seuls à avoir une grande diversité architecturale, allant de l’art antique au 19e siècle, en passant par le néoantique.



Certaines architectures rendent hommage aux défunts. La tombe des 33 jouteurs, par exemple, rend hommage à 33 hommes qui ont fait le serment de ne jamais se séparer. Ces derniers se reposent sous une croix ornée de rames, de lances et d’une tête de mort. Aujourd’hui encore, plusieurs clubs rhodaniens ont repris ces symboles. L’écrivain Stéphane Bluffa relate dans son livre Onze histoires autour du Rhône, la légende de ces 33 jouteurs.

Le cimetière de Loyasse ouvre de nouveau en 1853. Il se trouve en face de l’ancien cimetière, de l’autre côté de la rue Cardinal Gerlier. Dans ce nouvel espace, on peut retrouver les sépultures du peintre Paul Chevanard décédé en 1895, et un monument en hommage aux policiers morts en service.
Reportage réalisé par Vicky Lalevée