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Dans la peau d’une Lyonnaise interceptrice de pedocriminels

Il est très tôt le matin quand Neila agrippe son téléphone. Pour démasquer les pédophiles qui envahissent la toile, elle doit jouer un rôle : celui d’une enfant. Pour ne pas enfreindre la loi, Neila a une stratégie bien précise qui se base sur trois règles fondamentales. La première est de ne pas usurper l’identité d’un enfant.

Pour ce faire, Neila rajeunit sa photo de profil avec un filtre. La deuxième règle est de ne pas faire de premier pas vers le pédocriminel. « Si on le demande en ami ou qu’on engage la conversation, ce n’est pas bon car c’est considéré comme de la provocation », explique Neila. Et enfin la troisième règle : ne pas divulguer l’identité du pédocriminel car la loi française l’interdit.

Neila Moore explique pourquoi elle est une interceptrice de pédophiles et non une traqueuse.

Être dans la peau d’un enfant

Pour intercepter les pédocriminels, Neila Moore doit s’adapter au mode de vie d’un enfant. « Il faut que l’on soit connecté sur les réseaux aux mêmes horaires qu’un enfant. Je commence par me connecter le matin, comme si je devais partir à l’école après, explique l’interceptrice, puis je me connecte [de nouveau] le soir comme si je rentrais de l’école jusqu’à l’heure du coucher, sans oublier les mercredis après-midi », ajoute Neila Moore.

Une fois l’individu intercepté, le but pour Neila est d’obtenir le plus de preuves. « Dès que l’on (la Team Moore, ndlr) a assez d’éléments prouvant la culpabilité, on monte un dossier et on envoie tout au procureur. Et, ensuite c’est à lui que revient la décision d’enquêter ou non. En général, une enquête est ouverte après dépôt de dossier car dès qu’il voit « Team Moore », il sait que c’est du sérieux », indique Neila.

L’interceptrice de pédophiles donne son avis sur la justice en France concernant les affaires de pédophilie. Écoutez.

La Team Moore

Un reportage de Vicky Lalevée et Aurore Bouchy